Jeunes adultes unschoolers - Épisode 1

La vidéo est plus bas sur cette page.

Ligne du temps de Benjamin et Léo en 14 points

  1. Benjamin est né en 1998 et après sa naissance on décide que je serais maman à temps plein.

  2. En 2000 Léo s’ajoute à notre famille.

  3. En 2003, même si l’idée de faire l’école-maison me trotte dans la tête, Benjamin commence la maternelle. 

  4. En 2004 -2 semaines après le début de la première année, on retire Benjamin de l’école et on commence l’aventure de l’école-maison. À ce moment-là, je ne connais pas le unschooling, mais je porte en moi depuis la naissance de Benjamin l’intention d’offrir à mes enfants la sécurité affective nécessaire à leur épanouissement.

  5. Pendant les premières années de cette aventure, je m’informe beaucoup sur le unschooling et je vais à quelques conférences unschooling en Ontario. Je tombe en amour avec cette façon d’être en relation avec mes enfants qui correspond plus à mes valeurs de bienveillance et d’attachement positif.

  6. Pendant deux étés Benjamin a un contrat en informatique.

  7. En 2014 à l’âge de 16 ans Benjamin commence l’école à distance. Quelques mois plus tard, pour accélérer l’obtention de son diplôme il décide de fréquenter l’école des adultes. Quelques semaines plus tard, un professeur ayant vu le résultat de son premier test en mathématique le rencontre et lui parle du programme Accès Collégial. Un programme fait pour les jeunes qui se dirigent vers le collégiale offert sur la rive-sud de Québec. Un merci tout spécial à ces professeurs qui ont cru en mes garçons autant que moi. Vous avez facilité l’intégration au milieu scolaire de mes garçons et ça leur a permis de vivre cette transition avec moins de stress. Claude, Karine et Dominic en particulier, vous avez vu leurs potentiels, vous avez eu la douceur nécessaire à faciliter leurs apprentissages et vous les avez inspirés avec votre sens de l’humour. Ils se souviendront de vous et moi aussi, merci du fond du coeur.

  8. En janvier 2015 Benjamin entre dans le programme Accès Collégial.

  9. Pendant l’été, Benjamin travaille au Walmart et l’été suivant au Costco.

  10. En 2016, Benjamin commence le Cégep en science de la nature pour se diriger plus rapidement à l’université où il prévoit étudier en informatique. Quelques semaines plus tard, tout en terminant sa première session il décide de faire un DEC/BAC en informatique au Cégep Garneau. Son but étant de suivre des cours qui vont être plus intéressants pour lui.

  11. Toujours en 2016, Léo commence l’école en Accès Collégial.

  12. En 2017, Léo commence à travailler à temps partiel dans une épicerie, ce qu’il fait toujours à ce jour.

  13. En 2018, Léo commence le cégep, il fait une session de Tremplin DEC. Il veut faire ses mathématiques fortes de secondaires 5 au cégep et veut alléger sa charge de travail pour les sessions futures. 

  14. En 2019, il commence le programme de sciences de la nature au Collège Mérici et prévoit étudier l’architecture.

À lire aussi: Unschooling nos vrais motivation: la sécurité affective

Mes impressions et mes commentaires sur cet épisode juste après la vidéo.

Comment as-tu trouvé ce que tu voulais faire?

Benjamin

Benjamin explique qu’il apprit à programmer en voulant créer son propre jeu vidéo avec Game Maker. Il dit qu’il a appris à programmer (vers l’âge de 9 ans) en ne percevant pas que c’était quelque chose de compliqué à apprendre ou que c’était stressant. C’est une prise de conscience qu’il a fait suite à son intégration dans le milieu scolaire. Il a pris conscience que dans le milieu scolaire, les professeurs et les élèves perçoivent l’apprentissage de la programmation comme quelque chose de compliqué et de stressant. Benjamin voit qu’il faut plusieurs heures aux professeurs pour expliquer des concepts qu’il estime ne prendre que quelques minutes quand on fait une recherche sur Internet par soi-même.

Je pense qu’il perçoit l’apprentissage de la programmation comme étant relativement simple parce que c’est une passion pour lui et qu’il a fait ces apprentissages en suivant le fil de sa curiosité. En étant autodidacte, l’intégration des notions est beaucoup plus rapide. C’est aussi ce que j’ai expérimenté dans le champ de mes intérêts.

Pour moi la programmation me semble compliquée parce que le seul intérêt que j’ai en lien avec ce sujet est d’essayer de comprendre mon fils lorsqu’il m’en parle avec passion.

Une question intéressante: est-ce que parce qu’on nous présente les apprentissages comme étant difficile qu’ils le sont nécessairement?

Ne serait-ce pas qu’une perception qui en conséquence teinte le regarde de l’apprenti et contamine son expérience pour en faire une réalité? Ce qu’on appelle l’effet nocébo.

Et si la perception des gens qui nous transmettent leurs croyances était fausse? Peut-être qu’apprendre la programmation n’est pas difficile et stressant dans certaine condition et qu’en partageant notre perception on handicape les gens.


Léo

Très jeune Léo, en plus de faire beaucoup de jeu de rôle avec ses Playmobil, regardait longuement son frère jouer et programmer sur son ordinateur. L’ordinateur a toujours intéressé un peu plus Benjamin que Léo, mais Léo a aussi développé une expertise en lien avec ses intérêts sur l’ordinateur. Je crois que c’est en grande partie parce que les possibilités sont infinies dans le domaine de l’art avec un ordinateur.

Léo a développé son talent en tant qu’animateur 3D avant de s’intéresser de plus près à l’architecture.

Le point qui semble ressortir pour Benjamin et Léo est que c’est d’une façon naturelle en poursuivant leur intérêt qu’ils ont choisi un champ de spécialisation. On dirait presque que c’est la programmation qui a choisi Benjamin plutôt que le contraire. Pour Léo, ç’a été différent. Il a longtemps pensé travailler en animation 3D. Puis, un beau matin il nous a dit qu’il avait plutôt envie d’aller en architecture. Ça semblait venir de nulle part pour nous, mais lui avait fait des recherches sur ce métier depuis longtemps et surtout il y avait beaucoup réfléchi. On a rencontré un membre de notre famille qui est technicien en architecture et on a été visité le département d’architecture de l’Université Laval lors d’une porte ouverte. Ça a confirmé pour Léo que c’était ce qu’il avait envie de faire.

Si c’était à refaire, qu’est-ce tu changerais?

Benjamin

Pour Benjamin c’est clair qu’il ne changerait rien au niveau de son parcours d’apprenant libre.

Je me souviens quand il avait environ 15 ans, c’est à cette époque qu’il a commencé à réfléchir sérieusement à aller à l’école et à nous partager son désir. Il savait depuis longtemps qu’il voulait travailler dans le domaine de la programmation informatique. Je sentais qu’il avait hâte d’être enfin sur le marché du travail dans son domaine et souhaitait se dépêcher pour y arriver le plus tôt possible.

On ne savait pas à ce moment-là que le programme Accès Collégial accepte les jeunes à partir de 15 ans. Si Benjamin avait commencé à 15 ans comme son frère, il aurait commencé le cégep à 16 ans.

Léo

Léo est une personne sensible comme moi. Il a besoin de sortir de sa zone de confort en respectant sa sensibilité. Je l’ai vu évoluer et prendre confiance en lui au fil des années assez pour en venir à commencer l’école, qui était une expérience tout à fait nouvelle pour lui. Léo est conscient que dans la société c’est vu d’un œil négatif l’anxiété et la sensibilité qui vient souvent avec, mais ce n’est pas sa perception et la mienne. Il est aussi conscient que de vivre les apprentissages en famille lui a offert un milieu et des relations sécurisantes. Lui permettant de bâtir la confiance en lui nécessaire pour sortir de sa zone de confort et aller à l’école.

Si tu as des enfants plus tard, comment aimerais-tu que se passe leur éducation? 

Léo

J’étais surprise quand Léo a dit qu’il s’était posé beaucoup de questions concernant le unschooling. Il ne m’a pas vraiment partagé son questionnement, mais je suis contente qu’ils remettent en question son parcours, les choix qu’on a faits pour en arriver à se faire sa propre opinion. C’est ce que je désirais, que mes enfants ne prennent pas pour du cash ce que je dis et les choix que je fais. Qu’ils aient la liberté de pensée nécessaire pour remettre en question les croyances des autres et les leurs. Pour qu’ils ne soient pas les prisonniers de leurs croyances et des préjugés de l’extérieur. Pour qu’ils soient de libres penseurs.

Léo a vécu dernièrement une période où il se disait qu’il aurait aimé apprendre la guitare et vivre d’autres expériences dans son enfance et dans adolescence. Il a aussi pris conscience que ce n’est pas parce qu’il n’avait pas accès à ces outils et à ces opportunités, mais plutôt parce que son intérêt était inférieur à son besoin de sécurité. Je crois qu’il aurait aimé être plus fonceur et sortir plus aisément de sa zone de confort. Maintenant qu’il a une bonne confiance en lui, je crois qu’il voit l’enfant qu’il a été à travers cette confiance et il ne se demande pourquoi il n’a pas plus osé.

Je suis très curieuse de voir dans les prochaines années où va le mener cette quête de nouvelles aventures, moi qui suis aussi sur ce chemin de sortir de ma zone de confort pour tomber en amour avec ma vie.

Quels sont vos plans pour les prochaines années?

Benjamin

Depuis l’enregistrement de la vidéo, Benjamin s’est trouvé un stage pour l’automne 2019 et l’entreprise pour laquelle il va travailler était son choix #1. Il est très content et c’est beau de le voir réaliser son rêve une étape après l’autre.

Benjamin est conscient qu’en tant que parent-éducateurs on apprécie les résultats qui nous rassure. Il exprime qu’en choisissant le unschooling, on ne doit pas se faire d’attentes à court terme. Il a apprécié qu’on le laisse se développer à son rythme et aimerait faire comprendre que les résultats ne sont pas toujours évidents à décerner au début. Qu’il faut choisir la confiance plutôt que la peur !

Benjamin a vu une différence quand j’ai réussi à me libérer de mes peurs concernant les jeux vidéos qui faisaient en sorte que j’avais besoin de contrôler le nombre d’heures qu’il passait devant un écran. Choisir d’avoir confiance en lui en ne mettant plus de restriction, lui a permis de se sentir libéré de cette pression et de pouvoir s’épanouir en dehors des jeux vidéos.


J’ai fait deux vidéos sur le sujet de jeux vidéos

À voir: Les jeux vidéos 1ère partie et Les jeux vidéos 2ième partie


Léo

Léo a un plan très clair pour son futur et il adore y réfléchir et le partager avec nous. Après avoir visité le Collège Mérici, il savait que c’est dans cet environnement qu’il voulait étudier. Il est fier de son choix et apprécie l’ambiance conviviale.

J’ai moi aussi étudié dans un cégep public et dans un cégep privé. Je comprends qu’une école avec moins d’élèves et des professeurs qui nous connaissent par notre prénom permet la sécurité affective nécessaire pour favoriser l’épanouissement personnel.

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À bientôt et bon mois de la sensibilisation aux apprentissages en famille! #msaef

Julie xo